Comprendre en évaluant les impacts environnementaux du produit
La notion de Coût en Cycle de Vie (LCC) est apparue dans la lignée de l’Analyse en Cycle de Vie (ACV). En effet, tout comme l’ACV permet de comptabiliser l’ensemble des impacts environnementaux d’un produit ou d’un service sur l’intégralité de son cycle de vie, le coût en cycle de vie permet de comptabiliser l’ensemble des coûts d’un produit ou d’un service sur ce même cycle de vie, coûts qui sont souvent liés aux enjeux environnementaux.
Les coûts liés à l’environnement mis en évidences dans les LCC (life cycle costing) peuvent être liés à des flux physiques (énergie, matière), et des coûts de main d’œuvre (entretien d’installation, maintenance, contrat de service,…). Le cycle de vie d’un LCC fait apparaître les coûts internes, externes et les revenus observés à chaque étape.
Le LCC est donc un outil d’aide à la décision économique qui permet de faire le choix entre plusieurs investissements possibles, en y introduisant les notions environnementales dans la description du cycle de vie.
Le coût en cycle de vie permet de mettre en avant les coûts assumés par l’entreprise, ceux pris en charge par le client ou le consommateur jusqu’à ceux assumés par la Société.
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Comment calculer un coût en cycle de vie ?
Pour calculer le coût en cycle de vie d’un produit, il est nécessaire de connaître parfaitement la vie du produit. La première étape consiste donc à décrire le cycle de vie du produit pour identifier l’ensemble des coûts associés aux différentes étapes ou éléments.
La principale difficulté du calcul provient du fait que les coûts apparaissent à des moments différents et assumés par des acteurs différents. Ainsi, il conviendra de prendre en compte des paramètres comme l’inflation, le taux d’actualisation, les fréquences d’entretien, la durée de vie… pour connaître le coût global d’une solution.
La méthode évoquée pour réaliser un LCC a été définie par Harveyi en 1976. Celle-ci concernait à l’époque uniquement la maîtrise des coûts liés à l’investissement dans des équipements, sans prendre en compte les notions environnementales. Afin de réaliser un LCC sociétal ou prenant en compte les coûts environnementaux, il conviendra de l’enrichir d’une évaluation environnementale dont les résultats seront traduits en coûts internes ou externes.
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Le LCC et l’environnement
En utilisant le « bon sens écologique », plusieurs conclusions peuvent être observées à partir de l’identification des éléments de coûts :
Plus la durée de vie est importante, moins les impacts environnementaux risquent d’être élevés (compte tenu du renouvellement moins fréquent des installations)
Plus les coûts liés à la consommation sont faibles, plus les consommations d’énergie, d’eau ou de matière durant le cycle de vie seront faibles également et induiront moins d’impacts environnementaux qu’une consommation plus importante.
Plus les coûts liés aux transports sont faibles, plus les impacts environnementaux risquent d’être faibles. En effet, le prix du transport est corrélé à la fois à la distance parcourue et au type de transport (plus le coût est cher, plus le type de transport consomme de carburant).
Néanmoins, les conclusions obtenues à partir du « bon sens écologique » sont à manier avec précautions. Celles-ci ne sont qu’indicatives et d’aucune valeur scientifique. En effet, nombreux sont les cas où les estimations à priori de positions écologiques sont démenties par des études plus poussées comme une ACV. Il faut donc introduire plus de rigueur et d’exactitude scientifique en réalisant des profils environnementaux complémentaires.
La méthode coût / bénéfices permet de faire correspondre performance environnementale et performance économique des investissements. Avec la réalisation de profils environnementaux (ou ACV) pour chaque investissement envisagé, il est possible de comparer les solutions. Ce type de graphique, est un outil puissant d’aide à la décision à l’investissement dès lors que l’on souhaite prendre en compte l’environnement.
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Le LCC, un outil en devenir
L’outil puissant que représente le LCC n’est encore qu’assez peu utilisé aujourd’hui. En effet, l’approche LCC est très efficace lorsque le coût supporté sur l’ensemble du cycle de vie l’est par un seul acteur. En revanche, lorsque les responsabilités sont séparées, bien souvent le cas lorsque le constructeur, l’acheteur et l’exploitant sont des entités différentes, l’approche coût en cycle de vie est plus délicate à intégrer. Néanmoins, l’apparition de principe de fonctionnement comme les partenariats publics/privés, et les enjeux développement durable de plus en plus prégnants entraîneront l’utilisation de plus en plus fréquente de l’analyse du coût en cycle de vie.